CHRONIQUE #4
NOUVELLES D'ADOS : PRIX CLARA 2012




NOUVELLES D'ADOS : PRIX CLARA 2012              14/20      
Enya Van Den Abeele, Capucine Dao, Alexandre Imbert, Anne-Élise Guilbert-Tétart, Sarah Léon, Fanny Perdereau, Clara Prieur et Pauline Rolland.



Tout d'abord, une information sur le Prix Clara : Ce prix a été créé en mémoire de Clara, décédée subitement à treize ans des suites d'une malformation cardiaque. Destiné aux adolescents qui, comme elle, aiment lire et écrire, il est décerné par un jury présidé par Erik Orsenna et composé de douze personnalités du monde des lettres et de l'édition. 
La vocation du Prix Clara est caritative. Les bénéfices de la vente de ce livre sont versés à l'Association pour la recherche en cardiologie du fœtus à l'adulte (ARCFA) de l’hôpital Necker-Enfants malades. 

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Le contexte : Le site lecteurs.com organisait L'Explo'Book cet été. Un événement qui permet à des jeunes entre 13 à 25 ans de devenir chroniqueurs littéraires le temps d'un été.  Lecteurs.com permettait de choisir un à trois livres parmi une liste, les envoyait et ensuite en échange il fallait rédiger une chronique du livre et la poster sur le site.

J'ai pris connaissance de l'événement trop tard, néanmoins le site proposait aux retardataires de leur envoyer un mail pour voir si dans les livres qu'il restait un d'entre eux pouvait nous intéresser. Parmi plusieurs autres on m'a proposé le Prix Clara 2012, 8 nouvelles rédigées par 8 adolescents. C'est celui que j'ai choisi et que le site m'a gentiment envoyé en l'échange de ma chronique, et la voici :


J'ai lu 7 nouvelles entières en deux jours, et j'ai buté sur l'une d'entre elles qui était assez longue et spéciale, mais pas déplaisante. Certaines d'entre elles m'ont beaucoup touchée. Je vous en parle tout de suite.



Tout d'abord je vous conseillerai de ne pas lire la 4e de couverture si vous souhaitez être surpris un maximum par ces huit petits écrivains. C'est vrai que le résumé nous révèle un peu trop les mystères et les secrets de ces huit histoires, alors évitez de le lire si vous désirez optimiser un maximum votre découverte de ce livre.

J'ai donc pris la liberté de vous "effacer" une partie de la 4e de couverture ci-dessous pour préserver la surprise lors de la lecture. Néanmoins, si vous êtes trop curieux vous pouvez surligner le texte et là ce qui manquait apparaîtra. Magique, non ?



« Entre fantaisie et réalité, humour et mélancolie, ces huit nouvelles vous entraîneront là où vous n'avez jamais été. Ici, les transplantations cardiaques vous métamorphosent sans retour, les bébés discutent de l'au-delà, les chevaux de terre cuite prennent subitement la parole, les petites filles noient leur mélancolie dans la mer... Il arrive même que le monde soit déserté par les couleurs. Au cœur d'une cité où règne la solidarité, dans la peau d'une jumelle en deuil de son frère, ou encore à Berlin avant la chute du Mur, laissez-vous emporter !


Les auteurs de ce recueil ont entre 14 et 17 ans. Qu'ils écrivent en écoutant en boucle Revolver ou Schubert, qu'ils s'inspirent de Lewis Carroll ou de Maurice Carême, leurs nouvelles nous offrent un regard neuf sur le monde, un aperçu des préoccupations et des rêves de leur génération. »




Première nouvelle : Et après ? par Capucine Dao

Ça a été un petit ascenseur émotionnel du début à la fin. J'ai été intriguée par les deux enfants qu'on observe à travers notre lecture. Je me demandais qui ils étaient et où ils se trouvaient. Que chacun d'entre eux deux n'aient pas les mêmes sensations et ressentis attisait ma curiosité.

J'ai été agréablement surprise en remarquant que j'avais compris ce qu'il se passait. Puis si triste en lisant la suite. On ne s'attend pas à quelque chose comme ça. Et la conclusion nous montre qu'on aurait pu le comprendre nous même avant la fin, comme pour nous dire que toutes les réponses étaient là depuis le début.

J'ai trouvé cette nouvelle bien écrite, joliment imagée. Elle a été, après avoir pris du recul, mon coup de cœur parmi les huit nouvelles du livre. On démarre vraiment notre lecture avec une histoire poignante. Qui m'a fait ressentir beaucoup de choses en très peu de mots. Je ne m'attendais absolument pas à ça.




Deuxième nouvelle : Points de vue par Anne-Élise Guilbert-Tétart

La conclusion de la nouvelle explique bien le titre et l'alternance des points de vue. La construction de la nouvelle est assez originale. Je n'avais jamais lu quelque chose de ce type. Où tout est centré sur la vie de ce mystérieux personnage dont je ne révélerai pas l'identité.

Petit bémol, j'ai parfois trouvé que certaines parties de l'histoire ne paraissaient pas nécessaires. Je comprends néanmoins leur importance dans la construction de l'histoire.

Le message de fin est assez original. On est confrontés à des questions qu'on ne se pose que rarement dans la vie. (attention révélations de l'histoire :) Dans un premier temps on s'interroge sur la vie de ces objets qui sont enfermés dans des musées, examinés, déplacés, sans leur demander quoi que ce soit. S'ils avaient une âme ou une conscience seraient-ils heureux ? 
Et ensuite : le message le plus important de la nouvelle : qu'est ce que le bien ? qu'est ce que le mal ? Quand le bien de quelqu'un peut être le mal d'un autre. Un sujet important traité à travers l'innocence de l'histoire d'un objet. Cela me rappelle beaucoup les fables où les animaux très stéréotypés prennent place à la place des humains afin que l'auteur puisse écrire et dénoncer ce que bon lui semble sans être poursuivi ou censuré.

Pour l'anecdote, en commençant à lire, j'ai d'abord cru me retrouver dans le film la Nuit au Musée, puis dans quelque chose semblable à Pinocchio avec son Créateur.





Troisième nouvelle : Le monde est couleur par Alexandre Imbert

Dès les premières lignes, en ayant pour indice le titre, j'ai su que j'allais être emportée par cette nouvelle qu'est Le monde est couleur.

J'ai eu l'impression de me retrouver dans quelque chose de semblable au roman Le passeur de Lois Lowry. 
(attention quelques révélations sur l'histoire :) Vivre avec Maëlle cette découverte de la couleur et du monde autour d'elle. La découverte d'autre chose, si différent de son quotidien, qu'elle n'a jamais vu, ni connu, ni remarqué. Qui pourtant était juste là, devant ses yeux, sous ses pieds et autour d'elle depuis le début. Parce qu'on l'a conditionnée pour qu'elle accomplisse les tâches qu'elle doit accomplir et rien d'autre. Être effrayée mais curieuse de ces nouvelles choses qu'elle devine interdites par la société dans laquelle elle vit. Comme un robot.


Dans Le monde est couleur, sont traités les sujets de l'humanité, de la manipulation, de la réduction de l'humain à un rouage d'une machine géante. On essaie de briser tout ça à travers Maëlle qui découvre la réalité de ce qui l'entoure, et la liberté. À travers Maëlle qui ouvre les yeux.


Très bien traité. Même si j'avoue, j'aurais aimé un petit quelque chose en plus à la fin. Je m'attendais réellement à ce qu'elle se fasse poursuivre par cette société qui a réduit les humains à ces bouts de machine. Qu'elle soit en danger, mais je n'ai rien vu de tout cela.




Quatrième nouvelle : Mon Alban par Sarah Léon

Impressionnant et agréable de lire une plume de 17 ans se plonger dans l'époque du mur de Berlin avec ces mots. Une histoire touchante et pleine d'espoir qui retrace une partie des vies des proches d'Alban, jeune allemand qui disparaît de l'autre côté du mur. 





Cinquième nouvelle : Les Playmobil ne jouent pas à cache-cache par Fanny Perdereau

On y découvre l'histoire de Thelma et d'Ariel, un frère et une sœur. Ils sont jumeaux, adolescents. On vit l'histoire à travers les yeux, les mots et les sentiments de Thelma, la sœur. On est juste touché et pris par ce qu'elle nous confie. On a l'impression d'être son journal intime ou son confident. Et personnellement j'ai été vraiment touchée par ce qu'elle m'a raconté.


On est témoin de plein de difficultés de la vie. Et pourtant on arrive à faire percer un peu de soleil là-dedans et d'y voir de la lumière. C'est l'histoire de comment Thelma et Ariel se sortent d'une situation qui leur tombe dessus, créée par un événement tragique.



Une belle histoire touchante qu'a été la nouvelle Les Playmobils ne jouent pas à cache cache. Un message d'espoir et une lecture qui nous insuffle un peu de courage en plus.

J'attribue la deuxième place à cette nouvelle.






Sixième nouvelle : Vertige par Clara Prieur

On est emporté dans un récit plein de poésie. Les phrasés sont vraiment beaux à lire. Parfois j'ai eu l'impression de lire de la poésie en proses. 


C'est d'ailleurs sur cette nouvelle j'ai buté durant ma lecture. Je l'ai trouvée spéciale, mais pas déplaisante. Mais pour le coup j'ai été assez perdue du début à la fin. Je pense que la narration en est la raison.


J'ai apprécié la nouvelle pour les jolies associations de mots et de phrases, mais de l'autre côté de la balance je n'ai pas tout compris à l'histoire car j'ai eu du mal à suivre. Dommage.






Septième nouvelle : Esquisse pour un chaos d'encre et de sang par Pauline Rolland

Une petite nouvelle originale pour un sujet qui a été beaucoup traité. Le personnage principal est un écrivain qui n'arrive pas à se faire publier et qui décide de tout abandonner, même sa vie. Et c'est là que se passe quelque chose qui va changer son existence à tout jamais. Le cadeau qu'il reçoit est en or, une seconde chance spéciale et il se doit de l'honorer en poursuivant son rêve et celui d'un autre.

Il y a un très beau message derrière l'histoire.







Huitième nouvelle : Dans ma cité par Enya Van Den Abeele

Quand on lit Dans ma cité on est plongé au milieu du quotidien et des vies d'un tas d'habitants d'une cité qui s'avère être très soudée et pleine de bonnes intentions. Pourtant on ne le comprend pas de suite. C'est seulement en creusant un peu qu'on voit tous les liens tissés entre les familles et ce que les uns font pour les autres sans forcément attendre quelque chose en retour. On y voit comme une grande famille.

Une nouvelle qui donne aussi un peu d'espoir quand on croit qu'on est seuls et qu'on n'y arrivera pas.




Mon avis général après avoir lu ces huit histoires ? J'ai été impressionnée par quelques unes des idées d'histoires, de types de narrations et de construction du récit. Et après ? m'a vraiment touchée profondément. Je ne m'attendais absolument pas à ça. Le monde est couleur était un beau travail d'écriture surtout sur la recherche des sensations et des émotions que le personnage principal pouvait ressentir en découvrant les couleurs. Mon Alban m'a impressionnée compte tenu des mots choisis, de l'époque pendant laquelle l'histoire se déroule et voir le texte tout à fait cohérent écrit par une personne née bien des années après les faits. Les Playmobils ne jouent pas à cache-cache traitait de plusieurs sujets graves et tout a été si bien dit. Beaucoup pourraient croire que le résultat d'écriture d'un adolescent traitant ces sujets pourrait être maladroit et peu profond. Ici on a la preuve du contraire. On ressort de notre lecture avec de l'espoir. Et ça fait du bien.



Le petit top 3 :

 Et après ? par Capucine Dao     ❤❤❤
Les Playmobil ne jouent pas à cache-cache par Fanny Perdereau     ❤❤
Le monde est couleur par Alexandre Imbert    



Je remercie une nouvelle fois le site lecteurs.com pour m'avoir permis de lire ce livre. Et j'espère que ça pourrait vous intéresser de découvrir ce type de nouvelles. Vous pourrez retrouver ma chronique juste ici sur le site de lecteurs.com. (lorsque le lien sera disponible)

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